BLACK HOLE

22.11.12
Par Max Flash
Dans le Grand Paris, au sens des Grands Brûlés, se dessine en creux l’éternel paysage du rien, ou du si peu, qu’il est difficile d’en parler, de mettre des mots sur le vide. Promenade dans les trous de la grande ville, dans les méandres du grand fleuve de l’abandon, de la désertification, là où la ville devient vague, insaisissable et fuyante. Cité de Corbeilles-Essonnes, typique de la Grande Banlieue, pleine d’absences et de riens où le regard se perd et le paysage s’oublie. Quelques milliers d’hectares sont devenus invisibles, laissés à l’aléatoire en attendant que la situation devienne urgente : reste d’émeutes imprévisibles, routes fermées, décorations absurdes, terrains flous pleins de plantes pionnières.
Face à l’hyper-densification des zones de rien se créent presque mécaniquement, peut être un équilibre naturel, une forme d’écologie inconsciente qui laisse un peu la bride sur le cou et quelques espaces en dehors du contrôle et de l’aménagement millimétré. Plus la pression augmente d’un côté, plus se fait sentir le besoin de vacance de l’autre. Retour à un certain moyen-âge où le monde s’arrêtait brutalement au bord de l’abîme, ici il se finit juste au bout de la rue, là où commence la sauvagerie du monde résiduel, non-aménagé, le sous-monde n’est jamais bien loin…

 

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