Charlotte For Ever

01.06.10
Par Docteur Pop
Charlotte Gainsbourg

Symbole ultime de la boboïsation urbaine, portée au pinacle par certains, pour qui elle représente le fantasme absolu de la mère/femme/enfant artiste et libérée, détestée par d’autres, pour n’être qu’une “fille de”, Charlotte Gainsbourg est pourtant assez étonnante. En tout cas, moi, elle m’étonne.

Je me rappelle l’avoir croisée un jour d’errance au jardin des Plantes, à Paris. Les yeux dans le vague, elle poussait un bébé dans un landeau, semblable à toutes les mères de famille exténuées. Mais ce qui m’a touché, c’est un détachement qui semblait vouloir dire : “je suis là, mais pas vraiment”. Pas quelqu’un qui se la joue, juste un être humain.

En fait, je crois que c’est qui la caractérise le mieux : l’humanité. Ce qui pouvait faire sa faiblesse, sa petite voix, son allure de souris (dans sa jeunesse), sa timidité, crée en fait sa force. Y compris dans la musique (on y arrive, donc !).

Après Air pour un premier album, elle est allé chercher Beck pour le suivant. Même si le songwriter s’est depuis perdu dans les méandres de la scientologie, l’alchimie fonctionne bien et quelques morceaux sont de bonne facture. Moins poussive, la voix de Charlotte prend toute sa non-ampleur sur des mélodies fines, quoique faciles pour un Beck bien rodé à l’exercice. Et l’utilisation de la langue de Shakspeare n’en est que justifiée.

Bref, La femme est l’avenir de l’homme, c’est bien connu. A entendre Charlotte, on comprend pourquoi…

Charlotte Gainsbourg « IRM » (2009, Warner)

“Trick Pony”

“Time of The Assassins”

Tags :
 

Laisser un commentaire

Commentaire