Je sais, le personnage – en tout cas la pochette – aurait fait merveille pour Halloween, là entre les fêtes c’est un rien inquiétant, mais le groove de CW Stoneking fait merveille. Grandit au sein d’une communauté aborigène à l’ombre d’un père écrivain et professeur, racines d’un blues australien décapant que j’avais découvert sur le superbe disque Jungle Blues sorti en 2008.

Son nouvel opus surprend avec ses évolutions contrastées, d’un coté il passe du banjo à la guitare Fender électrique, de l’autre des enregistrements très roots, les musiciens jouant en live autour de deux micros seulement pendant une session de deux jours, pour les arrangements il suffisait donc de régler la distance entre les musiciens… Un véritable bond technologique en arrière! Le tout afin de retrouver les conditions et l’esprit d’une époque révolue. On se délecte toujours de cette merveilleuse voix éraillée du chanteur mais là aussi nouveauté, des choeurs féminins apportent un rien de swing et de chaleur.

De la moiteur de la New-Orleans à l’aridité du Bush, delta et déserts sont le terreau d’un rythm’blues suintant de millésime et d’un groove d’enfer. The Zombie, clin d’œil aux mythes Vaudou, en étant une jubilatoire danse funèbre.

Et à propos de zombie je vous conseille l’excellent court-métrage Dresseur de Mort.

CW Stoneking « Gon’ Boogaloo » (2014, King Hokum Records)

“The Zombie”

“Mama Got The Blues”

“The Thing I Done”

Et quelques images du titre The Zombie en version session de studio, on retrouve notre élégant chanteur tout de blanc vêtu avec noeud papillon et une partie de ses musiciens. Le tout devant une magnifique collection de vinyles qui laisse rêveur…