Bobby Womack a donc tiré sa dernière révérence. Ultime pirouette de ce génie de la partition d’autant plus regrettable qu’après une très longue absence et descente aux enfers, il avait signé un remarquable retour en 2012 avec son album The Bravest Man In The Universe produit par Damon Albarn, joyau à redécouvrir.
Bobby commence sa carrière avec ses frères dans un groupe de gospel repéré et signé par le chanteur Sam Cook. Un de leurs grands succès fut le titre It’s All Over Now, repris un jeune groupe anglais qui signa là son premier succès avant bien d’autres : les Rolling Stones. Malgré sa voix exceptionnelle il poursuivra sa carrière comme musicien de studio, signant quand même quelques hits pour les plus grands de Wilson Pickett à Aretha Franklin en passant par Janis Joplin… Avant que ne viennent ses premiers succès solos.
La BO d’Across The 110th Street fut du nombre et compta dans la carrière du chanteur. Film oublié de la Blacksploitation – histoire de trois petites frappes se trouvant pris entre la police et la mafia après un coup – le film bénéficiait pourtant d’un casting intéressant : Anthony Quinn (aussi producteur), Yaphett Koto (Alien) ou Antonio Fargas (Huggy les bons tuyaux dans Starsky et Hutch). Mais comme souvent avec ce genre de production, la BO a survécu au film. Et il en est un qui saura s’en souvenir, Quentin Tarantino, recyclant le titre Across The 110th Street en ouverture et fin de son film Jackie Brown.
Bobby Womack est passé de l’autre coté de la 110th rue, avec pour ruban noir ce requiem d’asphalte séparant Harlem de Central Park, Eden urbain de son ultime voyage.
Bobby Womack and J.J.Jonshon « Across The 110th Street » (1972, United Artists Records)
“Across 110th Street”
“If You Don’t Want My Love”
“Quicksand”
La bande annonce du film