Des Nouvelles de l’Industrie

14.09.07
Par LRC
money-music

J’ai été contacté il y a quelque temps par une agence de relations publiques cherchant à diffuser dans des blogs musicaux une étude commanditée par Philips. D’abord un brin sceptique, j’ai cependant lu l’étude qui porte sur l’influence psychologique mais aussi physique que la musique peut avoir sur nous.

Une des expériences les plus intéressantes consiste à diffuser dans un magasin de vin de la musique classique allemande, puis de la musique classique française. Les consommateurs ont alors tendance à acheter un vin en concordance avec la nationalité de la musique diffusée, même s’ils en ignorent la provenance ! Trop fort ! Heureusement qu’ils n’ont pas diffusé de la musique baroque anglaise, sinon je vous dis pas la tête des invités quant tu leur sors une bouteille du Yorkshire…
Plus scientifique, l’incidence de la musique sur le rythme cardiaque (en augmentation sur un solo de Hendrix), la pression sanguine (en chute libre lors de l’écoute de l’intégrale de Michel Sardou) mais plus étonnant, les niveaux d’adrenaline ou de sérotonine. Soyez donc vigilant ! Pascal Obispo est déconseillé par votre cardiologue !

Afin de dissiper tout malentendu, dans ces temps de magouilles, sachez que je n’ai malheureusement rien reçu de Philips en échange. Je reste complètement corruptible cependant et suis prêt a vanter les mérites du fantastique dernier album de Jane Manson si Pascal Nègre (PDG D’Universal Music si vous ne connaissez pas le bougre) m’envoie directos un chèque (je dis bien directement, sinon il faudrait partager avec les autres membres de l’équipe…).

Autres nouvelles du monde du disque, je viens de lire le projet de Sony et Universal de vendre des CDs single de sonneries de téléphone !
Non ce n’est pas un gag. Le marché du téléchargement de sonnerie de portable se portant plutôt bien, ces 2 majors songent sérieusement a vendre des CDs single au prix de 6 dollars avec 3 sonneries… Cela est bien symptomatique de l’état du désespoir des compagnies de disques, qui, années après années, voient les ventes de Cds décliner.
Heureusement pour elles, au lieu de se remettre en cause, ces dernières ont un coupable tout désigné: le vilain consommateur qui vole les artistes en téléchargeant sur internet.

Sans aller trop loin dans un débat qui serait un peu long, quelques remarques personelles:
je suis d’accord sur le principe de départ. Télécharger c’est voler l’artiste de ses droits d’auteur et la maison de disques de ses revenus de production. J’achète beaucoup de disques et si l’on aime, il faut faire vivre les musiciens qui nous procurent tant de plaisir…
Oui, mais de qui parle t-on ? De Madonna ? Johnny Halliday ? Du dernier Bob Sinclar ?
Je veux bien que même ces derniers doivent gagner leur croute, bien que l’on s’inquiète pas trop pour eux, mais que l’on ne nous fasse pas croire que la baisse des revenus met en danger les futures productions. Au niveau des majors, c’est l’innovation quasi-zéro. On laisse tout le boulot aux petits labels indépendants !

L’internet est un moyen qui permet à des milliers d’artistes inconnus de faire connaitre leur musique, d’attirer leurs fans pour les voir en concert mais aussi de vendre légalement leur travail sur le net.
Au lieu de réagir par la qualité, les majors ont arrêté toute signature d’artistes dont la musique ne correspond pas aux critères définis par leurs équipes marketings et préfèrent investir sur ceux “à faible risque” et surmédiatisés: la Star Academy 12, Future star no 4, les remix technos à deux balles… Tout cela au prix fort, en rotation sur des radios et des chaines télé qui leur appartiennent.
Après on jette, et on recommence. De la musique Kleenex. Même pour les rééditions, alors que leurs coffres recèlent des trésors musicaux jamais sorti sur CD, les majors ne prennent pas le risque de ressortir leurs perles rares. Ils laissent le boulot a des labels spécialisés qui doivent leur acheter à prix d’or les droits de morceaux parfois produits il y a trente ans. On se trouve donc avec la compil jazz a 21 Euros en prix vert à la FNAC. Il n’y a pas de petits profits. Heureusement qu’ils ressortent le premier album de Tracy Chapman et de Téléphone à 7 euros pendant les soldes…

Espérons pour la musique que les majors sauront réagir. Il y a des milliers de petits labels et de musiciens interessants sur le net. Qu’ils investissent sur l’avenir et baissent les prix des CDs (les distributeurs abusent autant que les majors). Vendez des mp3 en ligne pas cher et sans sécurité (que tout le monde fait sauter et quin ‘existent pas sur les CDs !). Il est d’ailleurs paradoxal que ce soit un fabricant d’ordinateur, Apple, qui a compris bien avant les maisons de disques que le consommateur est prêt a ACHETER des mp3 de bonne qualité. Qu’ils le veuillent ou non, tout le monde peut télécharger avec la démocratisation du haut débit. Continuer à vendre doit passer par la qualité. Les artistes ne sont pas des produits jetables et les meilleurs d’entre eux s’améliorent avec le temps et ont donc besoin d’un développement à long terme. Vu leurs pauvres premiers albums, je ne suis pas sur que les Stones ou les Beatles seraient signés de nos jours…

Des grands capitaines comme, entre autres, Alfred Lion (fondateur de Blue Note) ou le regretté Ahmet Ertegun ont prouvé que le business pouvait être allié avec la passion. J’ai bien peur que des gens comme Pascal Nègre ne soient pas à la hauteur de ces géants.

Je vous promets d’arrêter de vous enmerder de suite, place à la musique !

 

Un commentaire

    1. Pascal Negre le :

      c’est un scandale ! je ferais remplacer ce blog par un site consacré a Jeanne Mas

Laisser un commentaire

Commentaire