Récemment lors d’une interview accordée à un journaliste du mensuel américain The Atlantic, Fidel Castro déclarait « Le modèle cubain ne fonctionne même plus pour nous »… Stupeur chez les observateurs et analystes du monde cubain. L’homme depuis 50 ans a tenu tête à 10 présidents américains, de Eisenhower à Bush et n’a eu de cesse de maintenir sa ligne idéologique indéfectible à la révolution cubaine.

Le revirement n’en est que plus surprenant. Le gâteau d’anniversaire comptant 84 bougies, le Líder Máximo serait-il gâteux ? Rien n’est moins sûr. L’homme a tenté de revenir sur ces propos dans une explication plus fumeuse qu’un cigare castriste ; le journaliste a mal interprété, il fallait comprendre le contraire…

Les observateurs y verraient plutôt une tentative de Fidel de soutenir les réformes de son petit frère Raul Castro au pouvoir. Cuba change petit à petit, on y introduit la propriété privée, le gouvernement annonce la suppression d’un demi million de postes de fonctionnaires d’ici 2011…

Peut-être Fidel sent-il sur sa nuque le souffle froid de la faucheuse lui rappelant le temps qui passe, peut-être est-il temps d’admettre que le vent de l’histoire a tourné. Devant le visage de la mort, les masques tombent, que sert-il de se draper dans son orgueil et ses mensonges quand glisse sur soi le linceul.

On souhaite aux cubains trempant leurs lèvres dans le rhum des réformes d’y goûter la saveur de liberté. En évitant de trinquer comme les russes qui ont dû boire la vodka frelatée d’un capitalisme débridé voyant les apparatchiks d’hier devenir les fortunes d’aujourd’hui, accaparant les biens de la nation, laissant au peuple l’avènement d’une société injuste et violente.

En attendant c’est le Che qui a dû se retourner dans sa tombe ! L’occasion pour nous de revenir sur l’artiste cubain Carlos Puebla qui a chanté la révolution et le mythe de Che Guevara sur « Hasta Siempre »

Carlos Puebla y sus Tradicionales « Hasta Siempre » (1965, EGREM)

“Hasta Siempre”