Ibrahim Maalouf vient de remporter ce week-end la Victoire de l’album world (la victoire la plus méritée de cette soirée convenue) pour son excellent Illusions déjà chroniqué. L’occasion de revenir sur son oeuvre précédente qui lui valut d’être artiste de l’année 2013 aux Victoires du jazz.
En 2011 Ibrahim Maalouf clôt son triptyque d’albums Diasporas, Diachronism et Diagnostic commencé en 2007. Il lui faudra donc passer à autre chose, et là le destin frappe à sa partition. La Cinémathèque Française lui demande de composer une musique pour un film muet choisi parmi une série sélectionnée pour être rééditée.
Le musicien rêve de composer une BO et de rendre hommage à celle de Miles Davis sur Ascenseur pour l’Echafaud de Louis Malle, une musique qui a hanté ses jours et ses nuits confie Ibrahim Maalouf. On le comprend… Cette sublime composition de Miles, une de ses plus belles, est à retrouver sur la chronique Musique d’Ascenceur.
Ibrahim Maalouf choisit La Proie du Vent de René Clair sorti en 1927. Cette histoire de pilote forcé d’atterrir dans le parc d’un château et tombant amoureux de la maîtresse des lieux… offre au musicien toute une palette d’atmosphères et d’émotions propices à son inspiration. Optant pour une formation identique au quintet de Miles en son temps, Ibrahim souffle une composition plus jazz que ses œuvres habituelles, une atmosphère de polar noir et blanc.
Enregistré à New-York, en live studio avec tous les musiciens en même temps, la session n’a demandé qu’une seule prise. Cette maestria transporte l’album Wind et fera d’Ibrahim Maalouf l’artiste de l’année aux Victoires Jazz 2013.
Ibrahim Maalouf « Winds » (2012, Mister Productions)
“Suspicions”
“Questions and Answers”
“Issues”
Un très court extrait du film La Proie du Vent avec la musique d’Ibrahim Maalouf.