C’est une voix, un don vocal mais surtout un timbre unique, une chaleur glaçante, la légèreté d’une profondeur, l’éclat des ténèbres. Talent reconnu de ses pairs, il a enregistré avec des gens comme Coco Rosie, Bjork, Lou Reed… Antony & The Johnsons sortent leur troisième opus, « The Crying Light », une œuvre que les érudits, les poètes ou les fantaisistes, situeraient entre la pop minimaliste et le dark gospel…

Tout tourne autour de la voix d’Antony Hegarty, leader du groupe, son magnétisme vocal est une douce et fatale attraction. La gravité du son vous plonge dans son univers à l’atmosphère ombrageuse mais à l’air vivifiant. Une œuvre belle et triste, pourquoi faut-il donc que la beauté se drape de noir ?

Questionnement métaphysique qu’ignore et sublime Antony de sa voix grave et légère dans une oeuvre plus intimiste qui ne souffre aucune collaboration. Avec pour seules compagnes l’ambiguïté androgyne et une volatilité d’hydrogène, funambule de la corde vocale, il survole les sombres abysses de son univers intérieur. On craint la chute mais cet équilibriste de la corde sensible l’ignore d’une voix qui le porte aux sommets.

Antony & The Johnsons  – “The Crying Light” (2008, Rough Trade)

“The Crying Light”

“Everglade”