Voleur, il l’est, il l’assume et le signe de sa meilleure plume musicale. Et il faut reconnaître que cet album, « Stolen from Strangers », est plus qu’un aveu, c’est une confession. Jun Miyake expie ses pécheresses collaborations avec Arto Lindsay, Arthur H, l’orchestre symphonique bulgare…

Il est voleur mais quand il prend aux autres le partage est son larcin…  Un goût des autres qui depuis une trentaine d’années, le mène de terres d’exil en terre d’asile dans une perpétuelle quête du sacré groove. Le Graal n’est peut-être pas encore atteint mais ce groove mérite que l’on y trempe ses lèvres. Jazz, électro, musique brésilienne et chanson française forment ici une œuvre autant reflet d’un éclectisme culturel que d’une grande maîtrise du son.

Bouillonnante marmite créative de ce producteur, compositeur, multi-instrumentiste qui nourrit de longue date d’autres univers musicaux, la publicité, les films (collaboration avec Oliver Stone) ou encore les chorégraphes notamment Philippe Découflé. Proudhon nous enseigna « la propriété c’est le vol », Miyake nous enseigne que le vol c’est s’approprier la culture de l’autre en l’enrichissant.

Jun Miyake – “Stolen From Strangers” (2008, Yellow Bird Records)

“Alviverde

“Turn Back”

“Le Voyageur Solitaire”