Il y a peu, je lisais un numéro de Technikart, le magazine pointu qui décrypte les houleuses évolutions de notre société du spectacle. En couverture, le jeune Boris Bergmann, (avec deux n, rien à voir avec le parolier d’Alain Bashung), 15 ans au compteur, totalement révolté dans son costume blanc, clame : “fuck les trentenaires !”. Pour lui, ils sont responsables du vide des années 90. Mouais, quand on sait que l’éphèbe fait partie de la bande des Naast et autres Plasticine, ça laisse envisager un taux de crédibilité proche du néant.

Mais les réflexions du poupon rebelle me rappelaient que, dans les années 90, tout le monde vomissait les années 80 et son néant artistique. Une période de vide musical, n’ayant engendré que la New Wave et des sons électroniques qui seraient vite oubliés. On connait la suite.

En 1991, bien loin de tout ce tapage, un groupe anglais propose une formation originale. Grâce à deux bassistes, Les Ned’s Atomic Dustbin produisent des rythmes puissants, dignes d’une ligne d’emboutissage de l’usine Renault-Billancourt de la grande époque, réhaussés de guitares ravageuses. Le tout forme une alchimle bruyamment équilibrée, aux résonnances sourdes et cardiaques. Avec, en tête de liste, le prophétique “Kill your Television”, sur lequel on se laisserait bien tenter par un lancer d’écran plat en milieu urbain.
Enjoy & fuck les jeunes cons !

Neds Atomic Dustbin – “Kill Your Television” tiré de “God Fodder” (1991, Sony)