Gaël Faye met du piment dans le croissant français, sensation garantie… Cela vous réveille le palais et se révèle aux tympans. Le chanteur a connu un parcours étonnant pour ne pas dire détonnant, bien des bifurcations et de chemins parcourus avant de trouver sa voix.

« Au moment du génocide rwandais, les Hutus m’en voulaient parce que ma mère était tutsie, les Tutsies m’en voulaient parce que mon père était français » explique-t-il. A l’adolescence ce sera l’exil en France, croquant dans le croissant hexagonal il y fera la découverte du froid et du béton. La chaleur viendra des scènes rap et du slam, déraciné culturel, son goût pour l’écriture sera la sève bouturant la jeune pousse dans le bitume de panam.

Mais le poids familial est là qui le dirigera vers les études et un premier job dans la finance à la city… Cependant en pianotant son clavier, les doigts se prennent à rêver d’instruments de musique quand les graphiques boursiers prennent forme de partitions. Après deux années pour le meilleur et la livre ce sera le divorce, outre-manche l’attend un slam à la langue pendue et une partition aux déhanché balançant de bien des influences.

De ce parcours chaotique et riche sort « Pili Pili sur un Croissant Beurre », premier album de Gaël Faye. Des textes bien sentis, sertis d’orchestrations soignées, servis par quelques noms connus, Tumi, Bonga… Gaël Faye a le croissant généreux, un rap métissé, épicé de sons afro-latino, une gourmandise fondante de poésie.

Gaël Faye « Pili Pili sur un Croissant Beurre » (2012, 6D Production)

“Je Pars”

“Président”

“L’Ennui Des Après-Midi Sans Fin”

Le clip du titre “Je pars”