L’Internationale Afrobeat

07.09.09
Par Juanito

Feu Fela aurait aimé le titre de cette compilation « Republicafrobeat », rappelant au musicien son engagement politique, fondateur du mouvement « République de KalaKuta ». A l’origine du projet un festival créé par un collectif de dj espagnols tous, à l’évidence, aficionados du maestro nigérien.

Suivra une série de deux compilations aux prestigieuses collaborations, il faut dire que Fela Anikulapo Kuti n’est pas sans références. Le feulement racé de ses cuivres annonce la panthère noire de l’afro-soul-jazz, le père de l’afrobeat. Une référence, une griffe prisée de tous les musiciens.

On retrouve une vieille connaissance, esthète du beat, Fatboy Slim dans un mix autant endiablé qu’hystérique, la décoction de noix de kola devait être en libre service dans le studio… Viennent les new-yorkais de MAW , producteurs ou remixeurs de quasiment tout le monde, avec un album Tribute to Fela, leur place était acquise dans ce set. Et dans un style plus traditionnel mais dopé d’un sang neuf, Tony Allen, compagnon de route de Fela, renouvelle le genre.

L’artiste, politiquement conscient de sa notoriété aimait à dire « la musique est l’arme du future » . Dommage il a passé l’arme à gauche… Faut dire qu’être opposant notoire au Niger des juntes militaires, même avec ces cinq fruits par jour, ce n’est pas forcément bon pour la santé. Un régime alimentaire trop riche en psychotrope non plus.

Entre paradis artificiel et rêve de démocratie, de la fumée des espoirs à la cendre des illusions, l’homme s’est consumé. Reste la flamme de l’âme, écoutez-les ces nouvelles générations de musiciens reprendre les armes de Fela…

Republicafrobeat (2003, Tansur Producciones)

Fatboy Slim “First Down”

Masters At Work “Zoe”

Tony Allen “Woman To Man”

 

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