Resistanz

21.02.13
Par Max Flash

Le rôle du chroniqueur est de dénoncer les errances d’une société malade, alors je dénonce, grave. Les ballons modernes sont dangereux pour la santé mentale des enfants, rien de moins.

Avant le monde était simple, les ballons étaient ronds, d’une couleur unique, et le choix était facile, rouge, bleu ou blanc, ou vert ou jaune : facile le monde. Aujourd’hui les grappes de ballons ressemblent à des tableaux de Jérome Bosch sous acide, Barbie côtoie les Lézards Verts qui eux mêmes se mélangent à Goldorak et Spiderman cernés par les Schtroumphs et les Lapins Crétins dans une fusion orgiaque, hypnotique et douteuse. La confusion mentale produite est terrassante.

Carpenter lui-même n’est pas loin avec sa “chose” et ces boules de monstres, portées par des hommes aux regards inquiets, hantent les rues à la moindre réunion publique, brillant au soleil des mille feux d’une séduction perverse, dans une explosion chromatique aveuglante, bombardement esthétique relevant de la Convention de Genève.

Résistez, résistez au kitsch aveuglant, aux couleurs trop métalliques, aux formes suggestives, sauvez vos enfants du mauvais goût mondialisé, ne les enfoncez pas dans la Culture Zéro, exigez des ballons chics, des héros smart, des couleurs élégantes, un minimalisme design, ce n’est pas parce que c’est pour des enfants que ça doit être laid, repoussant, la guerre est totale, des hordes de jouets merdiques envahissent les foyers, broyez les sans hésiter, brûlez les, faites de gigantesques autodafés, que le plastique fonde et coule, n’ayez aucune pitié, il en va de l’avenir visuel de vos enfants.

L’attaque est sournoise et perfide car elle prend le masque du plaisir et de la générosité et avance sous les traits furtifs de l’habitude, bon cela peut paraître dérisoire, snob, ce n’est certainement pas le pire mais résistez quand même, petits objectifs, grands résultats.

Burn, baby, burn…

 

Un commentaire

    1. Juanito le :

      Que sont nos ballons d’antan devenus…
      Je partage ce sentiment de voir nos bulles d’enfance travesties de marques et de consummérisme.
      Il ne nous reste que le ballon de rouge depuis que le grand méchant Kapital est venu voler les couleurs de l’arc-en-ciel…

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