Techtonik-Ta-Mère

06.12.07
Par LRC

L’emmerdant avec l’âge c’est que passé les 40 ans on hésite parfois à critiquer les jeunes de peur de passer ou de se sentir un vieux con. Cependant, comme nous l’enseignait le Marquis de Sade, l’expérience n’exclut ni le goût ni la curiosité.
Après visionnage du best of du championnat-de-Tecktonik-en-salon qui s’est déroulé visiblement dans le 16ème arrondissement, on peut décemment affirmer que cette danse est vraiment merdique.

Pitoyable serait plus précis, car purement mercantile.

L’important pour tout mouvement artistique est d’apporter une nouveauté quelconque. Ici on a droit à une sorte de séance de Taï-Chi pour épileptiques qui ressemble étonnament à une version techniquement limitée du hip-hop.

Le Hip-Hop et le Rap, puisque je les citent, ont été des mouvements culturels majeurs car ils ne se limitaient pas à une seule discipline mais on fécondé leur propre culture (musique, fringues, films, danse…) qui elle-même a influencé les autres genres.
Evidemment la Techtonik prétend elle aussi avoir sa musique pour accompagner son style énergique, curieusement limité d’ailleurs aux membre supérieurs (sans doute pour ne pas ruiner l’investissement en gel Stu-Stu-Studio-Line des danseurs). Malheureusement, il est impossible de la distinguer d’autres courants de l’électronique: synthés baveux limite euro-dance, grosse caisse House 4/4 et un tempo rapide afin de pouvoir compenser la prise d’ecstasy et le manque de relations sexuelles.
On conseillera donc fortement aux fans de musique Tecktonik d’acheter les oeuvres majeures de la scène techno de Detroit fin 80: Derrick May et Jeff Mills par exemple. Vingt ans plus tard le hardcore, dans son sens large, n’a pas franchement évolué.
Soyons cependant rassuré, ce mouvement aura quand même créé un boisson énergisante. Faut bien faire tourner le bar même quand tout le monde est trop défoncé pour boire de l’alcool.

En tout cas, je tiens à féliciter celui-qui a lancé ce mouvement mort-né: un certain Cyril Blanc. A partir du néant il a réussi à créer un buzzz, ameuter les médias, dont l’envoyé spécial d’Ultramagnetique, et bien sur et surtout, à générer des dollars. Il faut un certain talent marketing pour créer du rien à partir du reste.
Mais bon, je ne veux pas être trop critique non plus: toute ma jeunesse j’ai aussi cherché quelque chose de vraiment nouveau, en vain, jusqu’a l’arrivée des premières rave début 90. Faut savoir attendre…
Au final on peut compter sur le talent des artistes pour perpétuellement ré-inventer la grande histoire de la musique.

Entre-temps, une petite vidéo amusante avec un lien indirect sur notre sujet de ce soir.
Amis Techtonikiens, Techtonikiennes, Bonsoir !

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3 commentaires

    1. Juanito le :

      Voilà un bon costard 6 pièces en sapin, il ne manque plus que les mocassins italiens en béton, ceux spécial cours de natation sicilienne…

      Mais il fallait bien que la sagesse des ainés viennent tempérer la fougue de la jeunesse. Je suis bien d’accord avec toi, tout cela manque d’épaisseur culturelle, contrairement au hip-hop. A trop mouliner des bras, on finit par brasser de l’air…

    2. ramatussi le :

      :D pour se recoiffer sur des easy beats :D

    3. Mille Pattes le :

      Toute considérations accessoires mises à part … tout le monde aura reconnu la jolie ville de Bordeaux.

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