Un Américain à Téhéran

20.09.10
Par Juanito
Lloyd Miller - A lifetime in oriental jazz

Né en 1938 d’un père clarinettiste et d’une mère danseuse de ballet, l’enfance du petit Lloyd Miller fut donc baignée d’une culture propice à l’éclosion de son talent musical. Mais c’est en 1957, lors d’un voyage en Iran, que lui viendra l’amour des sons orientaux et de leurs magnifiques instruments, entre rêve d’antiquaire et poésie musicale d’horizons jamais atteints.

Suivra une vie de bohème sur les routes européennes. Entre carrière de jazzman, plus riche de sons que d’espèces sonnantes et trébuchantes, et les études de langues et cultures orientales, notamment à Paris. La ville de lumières sera aussi pour lui l’occasion de côtoyer quelques jazzman américains expatriés en même temps qu’il se perfectionnera auprès de grands maîtres de la musique orientale.

Après un retour aux Etats-Unis, cet érudit de langues et musiques retournera à Téhéran parfaire ses arts. Il y restera sept années, ayant même son émission musicale à la télévision iranienne… La chose peut surprendre mais nous sommes dans les années 70 et le Shah mène encore la danse…

Et l’on se rêve souris, se glissant dans le studio pour voir Lloyd jouer du Santur sur « Gol-e Gandom », un air traditionnel persan mâtiné de jazz. Le Santur étant cet instrument dont-il joue sur la pochette (un des innombrables dont il maîtrise l’art) , une sorte de cithare à plat qui s’illumine de sons sous les coups de baguette à petit marteau du maître (un de mes instruments favoris) A écouter aussi le « Gözel Güzler » aux influences turques.

Ce « grand satan » des partitions persanes a cependant peu enregistré au cours de sa carrière, et toujours sur des labels inconnus aux diffusions homéopathiques… C’est dire s’il convient de saluer le travail du label Jazzman dans son exégèse d’une œuvre dont les partitions se blanchissaient d’oubli.

Lloyd Miller « A Lifetime In Oriental Jazz » (2009, Jazzman)

“Gole Gandom”

“Gozel Guzler”

 

Laisser un commentaire

Commentaire