Robert Dwayne « Bobby » Womack, chanteur guitariste compositeur, fit les beaux jours de la soul music avant d’être un peu oublié. Une carrière, une vie entre ombres et lumières, les succès, les collaborations avec les plus grands noms mais aussi plusieurs décès familiaux, la dépression et l’abysse des drogues…
Coté lumière cela débute par un groupe vocal de gospel avec ses frères et la rencontre de Sam Cooke. Suivirent la composition de «It’s All Over Now» un des premiers succès des Rolling Stones et d’autres collaborations avec Sly & the Family Stone, Janis Joplin, Wison Pickett, Aretha Franklin… On retiendra aussi son magnifique «California Dream» ou la très belle BO Blaxploitation de «110th Street» sortie en 1972, thème repris par Quentin Tarantino dans Jackie Brown.
Puis vint le coté sombre, l’ombre du succès, l’œuvre du temps et de l’oubli. Jusqu’à ce que Damon Albarn (Gorillaz) le convie en 2010 sur son album «Plastic Beach». Ce dernier lui fait rencontrer Richard Russell producteur ayant notamment remis en scène Gill Scot Heron en 2009 pour une excellente dernière révérence «I’m New Here».
Damon Albarn et Richard Russell associés à la production sortent ce «The Bravest Man in the Universe» signant le très grand retour de Bobby Womack. Comptant quelques intéressantes contributions (Fatoumata Diawara, Lana Del Rey), une œuvre nappée d’électro minimaliste et d’infrabasse, survolée et sublimée par la voix rocailleuse de Bobby. Sombre et lumineux, crépusculaire et boréalien, somptueux…
Bobby Womack «The Bravest Man in the Universe» (2012, XL Recordings)
“Please Forgive My Heart”
“Dayglo Reflection” (feat Lana Del Rey)
“If There Wasn’t Something There”