
« Beaucoup d’entre nous sont révoltés par ce qui se passe et par la façon dont ces populations, qui cherchent à conserver leur autonomie culturelle et historique, sont traitées par les pouvoirs centraux. Les pouvoirs centraux ont toujours détesté les nomades. Parce que les nomades sont des hommes libres, or un homme libre pour les bureaux, l’administration, c’est inadmissible » Théodore Monod
Propos tenus bien avant cet été, je ne sais à quelle occasion, mais ils furent samplé par Watcha Clan sur le morceau « Les Hommes Libres » Des propos qui trouvent une étonnante résonance en cette fin d’été et ces voyages forcés pour gens du voyage.
La ficelle qui tire la pelote front-nationaliste est trop grossière pour qu’il soit besoin d’en démêler les fils. A quoi servait-il d’avoir tissé l’Europe, et sa liberté de circuler, si c’est pour la détricoter à coup de charters ?
On perd le goût du voyage, le vrai, celui qui vous apporte le goût des autres et non les artificielles saveurs exotiques de loisirs formatés pour touriste. Cet échange des cultures, matrice nourricière des arts. La musique est de ces fleurs naissant des bouillons de culture, l’espéranto de sa sève irrigue tous les continents jusqu’au plus ultramagnétique des bourgeons.
Magnifique illustration avec l’album « Encuentro » du collectif Amalgama, les bien nommés. Des musiciens flamenco se mêlant à des percussionnistes indiens dans une redécouverte des origines indiennes du peuple gitan. De lointains cousins qui se redécouvrent une parenté, une harmonie qui n’a jamais cessé d’être.
On développe volontiers les technologies nomades mais on aimeraient que les hommes le fussent moins. Qu’ils voyagent ! Mais chez eux… Vous verrez qu’on finira par expulser les chiffres, au prétexte qu’ils sont arabes… On attend les prochaines statistiques du ministère de l’intérieur en chiffres romains, révisez votre latin !
Amalgama « Encuentro » (1995, Nuba Records)
“Chana”
“Amalgama”
Tout est dit… un bel article.
Je confirme, c’est la rentrée littéraire en pleine forme pour notre Juanito.
Respect Juanito! joliment dit