Réplicants

08.10.09
Par LRC
Vangelis - Blade Runner

Un auteur que j’ai oublié avait défini la science-fiction comme de la “philosophie populaire”. Déclaration sans doute un peu pompeuse mais finalement assez vraie. A partir d’un concept scientifique, la (bonne) SF revient toujours vers l’humain, son identité et sa relation avec son environnement.

Blade Runner est un classique qui répond à cette définition. Le récit est finalement assez simple pour l’adolescent moyen américain: le héros est chargé d’éliminer de méchants androïdes à tout point ressemblant aux humains. Une trame assez éloignée du roman originel “Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?” écrit en 1968 par le génial Philip K. Dick.

Cependant l’ambivalence que fait planer le réalisateur Ridley Scott sur la nature même du personnage de Deckard (humain ou robot lui-même) laisse suffisamment d’interprétations ouvertes pour que chacun se fasse son opinion et s’écarter du banal film d’effets spéciaux.
Il en faut cependant plus pour faire un film culte. Panneaux publicitaires géants, pluie incessante et néons intermittents: l’esthétique du film donne une dimension supplémentaire et désespérée au récit, bien loin des visions naïves qui peuplent la plupart des films du genre.

Bien entendu, la musique est toujours l’alter-ego indispensable de l’image. “Blade Runner” restera sans doute l’œuvre majeure de Vangelis. Ce compositeur grec aura vécu les prémices de la gloire dans les années soixante avec son groupe Aphrodite’s Child, formé avec un autre hellène à la pilosité intense, sorte de Barry White athénien: j’ai nommé Demis Roussos.

Vangelis connaîtra par la suite une belle carrière à Hollywood. “Blade Runner” sera son deuxième film outre-Atlantique après “Les chariots de Feu” en 81 qui lui fera gagner un Oscar.

La musique de “Blade Runner” est sombre, synthétique mais finalement peu chargée. Une puissance émotionnelle intacte et un son finalement assez en avance sur son époque ou se mêlent nappes de synthés analogiques et mélodies de piano ou de saxophone.

Pour conclure, je vous laisse en compagnie de la scène mythique ou Rutger Hauer, un être artificiel et humain, acceptera finalement de mourir… en regrettant seulement que ses souvenirs soient perdus à tout jamais, comme des larmes dans la pluie…

Vangelis – “Blade Runner” (1982, Warner)

“Main Title”

“Memories of Green”


Vangelis – “Tears in Rain”

 

Un commentaire

    1. Juanito le :

      Héraclite, autre hellène, disait “on ne se baigne jamais 2 fois dans le même fleuve” et pourtant…
      Le morceau qui fit le succès des Aphrodite’s Child, s’appelait “Rain and Tears”…
      Trop fort ces grecs!

      Très belle chronique digne ce grand film et cette superbe BO.

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