21.02.17
Par LRC

La musique est un language. Elle a son vocabulaire, sa grammaire et son rythme. La musique est aussi liée de manière plus intime que d’autres arts à la technologie : les instruments acoustiques sont devenus de plus en plus perfectionnés au cours de l’histoire.
Puis l’électronique est apparue au 20ème siècle avec les synthétiseurs suivie par l’informatique ou les séquenceurs, logiciels de studio virtuel, permettent l’enregistrement de pistes audio, le traitement des sons et plus récemment l’aide à la composition.

Il était donc écrit que l’essor de l’intelligence artificielle interviendrait dans le processus d’écriture musicale.
Les premiers essais datent des années 60 ou le russe Zaripov s’essaya à la composition rythmique basée sur des algorithmes et traitée par ordinateur. Des musiciens comme Steve Reich ou Philip Glass se sont intéressés au structures répétitives et euclidiennes. Peu à peu les séquenceurs sont devenus de plus en plus sophistiqués et certains préconisent maintenant des structures mélodiques au compositeur. Mais ces avancées restent encore assez rudimentaires, ou confinées à des musiques assez expérimentales.

Le développement du “deep learning” qui permet aux machines “d’apprendre” en analysant de grosses masses de données est en train de changer tout cela. C’est ainsi que les chercheurs du Sony CSL Research Laboratory ont analysé des dizaines de milliers de partitions musicales dans des genres variés afin de déterminer les architectures rythmiques dominantes, les transitions mélodiques, les gammes employées …
Le laboratoire a ainsi demandé à son logiciel de composer un morceau de “pop beatles”. Le logiciel a alors analysé 45 morceaux des Fab Four en analysant les structures de nos liverpudliens préférés. Le tout a été enregistré et produit par Benoît Carré (l’IA ne sait pas, encore, chanter ou jouer d’instruments de manière aussi convaincante que les humains) mais la mélodie, les harmonies et même les paroles ont été créées par l’IA.

Voici donc “Daddy’s Car”, le premier tube pop entièrement composé par une machine. Le résultat est assez honorable je trouve, sans doute meilleur que bon nombre de compositeurs humains.
Effrayant ou fascinant, cela restera le choix du lecteur.
Je penche plutôt pour la première option.

Flow Machines « Daddy’s Car» (2016)

 

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