
Pour qui a la curiosité de se plonger dans un rayon de compilations brésiliennes ou de musiques latines, c’est l’abysse musical assuré. Au mieux c’est la sélection bien convenue d’archi-standards au pire quelques plastiques avantageuses pour seul argument musical.

C’est dire si la découverte de « Brazuca ! » fut une divine surprise. La compilation revisite l’âge d’or de la musique brésilienne entre 1966 et 1978, beaucoup d’artistes peu connus ou inconnus au service d’une excellente sélection musicale.

On a l’échine ondulante quand vient “Saltei de Banda”, un standard oublié d’Elza Soares, l’artiste la plus connue de la compilation, et on est pris d’un frissonnement épileptique quand la voix grave et rauque de Noriel Vilela entonne son superbe “16 Tonelas”. Une reprise de “Sixteen Tons”, un vieux standard du répertoire folk et Country de l’américain Merle Travis contant la vie des mineurs. On ne compte plus les reprises prestigieuses mais en 1971 Noriel Vilela est le premier à proposer une version brésilienne, l’orchestration et le timbre de voix font merveille, avec lui les caipirinha se préparent au napalm…

Si Brazuca est un terme vague pouvant désigner des mouvements culturels, ici musical, c’est aussi le nom retenu pour le ballon officiel de la coupe du monde 2014… L’événement est en effet organisé par le Brésil, Pelé ambassadeur zélé fut une carte maîtresse de cette candidature (à relire la chronique Rio Vs CIO). Brazuca est aussi un terme informel utilisé par les brésiliens pour décrire la fierté nationale à travers le mode de vie brésilien. “Je suis sûr que le Brazuca restera dans l’histoire tout comme d’autres ballons enblématiques de la Coupe du Monde tels le Tango en 1978 et l’Azteca en 1986″ s’est même enflammé le secrétaire général de la FIFA dans une déclaration dont on peine encore à mesurer toute la portée diplomatique et historique…
Alors en attendant les premiers buts marqués avec Brazuca, on vous propose de découvrir Brazuca ! cette excellente sélection brésilienne, douze champions sont de sortie, pas en crampon sur la pelouse mais en diamant sur le vinyle.
« Brazuca ! Samba Rock & Brazilian Groove from the golden years 1966-1978 » (2013, Kindred Spirits)
Noriel Vilela “16 Toneladas”
Elza Soares “Saltei De Banda”
Vera Lucia “Quem Mandou”
Et en prime quelques images d’Elza Soares en 1973 au moment de la sortie de son morceau, images rares et réalisées avec les moyens de l’époque, il n’y a pas d’effet spéciaux avec les rayures, c’est juste un document d’époque!
C’est un peu la Aretha Franklin brésilienne Elza Soares !
Oui cela lui va bien comme référence bien qu’en dehors de son pays elle n’a pas la notoriété qu’elle mériterait à mon avis. Une exceptionnelle chanteuse, introduisant notamment le scat dans la musique brésilienne.
Mais il est très difficile de trouver des rééditions de ses albums, je n’en ai jamais vu, il faut gratter les compilations un peu pointues pour que sa mémoire survive.