En 1968 Peter Yates réalise Bullitt, un film policier centré autour de l’acteur Steve McQueen. Ce dernier y incarne le lieutenant de police Bullitt chargé de la protection d’un gangster témoin à charge d’un important procès. Celui-ci se faisant refroidir, Bullitt mène l’enquête…

Le film est resté célèbre pour sa scène de poursuite en voiture dans les rues de San Francisco. Une longue séquence d’un dizaine de minutes où l’idée n’est pas de faire des cascades ou de la casse mais d’assister à la course de deux bolides V8 (la Ford Mustang et la Dodge Charger pour les amateurs) Les deux félins mécaniques s’affrontant à coup de crissements de pneus et de rugissement de V8 dans les rues vallonnées de SF.

A noter pour la petite histoire que la célèbre marque de constructeur automobile a même commercialisé après le film le modèle Ford Mustang Bullitt…

C’est au puma argentin que reviendra le rôle de mettre en partition les feulements racés des bolides et les guns surchauffés des tueurs. A cette époque Lalo Schifrin a déjà un élogieux palmarès (Les Félins, Luke La Main Froide, Mission Impossible…) Au sommet de son art il livrera une de ses plus belles composition, contribuant largement à la notoriété du film.

Encore une fois Lalo impressionne par la force de son thème principal et l’excellence des compositions que l’on peine à qualifier de secondaire. Une partition nerveuse et groovy, la guitare de « Bullitt » accompagné de l’orchestre vous pose l’ambiance feutrée et détonante du film, la montée de percussions et de cuivres sur « Shifting Gears » étant une apothéose de Big Band jazz.

Je ne sais à quoi carburait Lalo mais le feulement de son V8 est de ces sons qui traversent les âges et les modes.

Lalo Schifrin « Bullitt » (1968, WEA)

“Bullitt”

“On The Way To San Mateo”

“Ice Pick Mike”

“Shifting Gears”