Cheval Etincelle au bord de la Liffey

05.10.07
Par LRC
sparklehorse

Retour en ligne après une folle semaine à Dublin. Décidément ces voyages au pays des hommes verts me laissent à chaque fois des sequelles de plus en plus difficiles à surmonter avec l’age…

Plutôt que de blamer mes propres faiblesses et contradictions, je préfère de loin pointer un doigt accusateur vers la boisson nationale irlandaise.
La Guiness sait rester secrète. Comme les femmes dont on tombe amoureux, son goût se donne rarement au simple visiteur: il s’apprend, il se révèle.
Une fois qu’on en a goûté plusieurs fois de la bonne (je parle toujours de la Guiness: trés fraiche, avec une crème compacte et une robe d’ébène), on réalise que cette bière a les subtilités du bon vin ou des grands whisky. Les locaux disent que la troisième est la meilleure. On en prendra donc 9 si on veut apprécier 3 pintes… Il faut d’abord surmonter cette lourdeur qui n’est qu’apparente, mais qui est en fait subtile et délicate: un rempart contre les buveurs de canettes.

Mais changeons donc de sujet: pour accompagner les balades le long des quais de “Fair City”, je n’ai rien trouvé de mieux cette semaine que Sparklehorse.
Certes, le groupe n’est pas constitué de lutins verts: ce sont des américains. Enfin plutôt un américain puisque derrière ce prête-nom se cache Mark Linkous, multi-instrumentaliste et sorcier du home-studio. Mais leur musique est parfaite d’équilibre, sans doute grâce à la voix fragile de Mark.

Pour rester dans l’ambiance Ian Curtis, Mark Linkous fera une overdose d’alcool, de Valium et d’anti-dépressants lors de la premère tournée du groupe. Inconscient pendant quatorze heures il fera un arrêt cardiaque et sera à deux doigts de perdre ses jambes.
Si vous trouvez que ça devient glauque en fait l’histoire finit bien: Mark Linkous court comme un lapin et Sparklehorse en est à son 4ème album et à part le dernier que je n’ai pas écouté, tous indispensables aux vrais amateurs de pop.

Le strictement nécessaire “Saturday” est une de ces chansons qui ne vous lachent plus, l’expression étant un peu faible puisque j’écoute cet album au nom imprononcable en boucle depuis 3 semaines.
D’un côté j’essaierai bien de m’en sortir, pour pouvoir écouter un peu autre chose, mais c’est tellement bon de se prélasser dans la tristesse joueuse de Sparklehorse.

Comme la Guiness quoi.

Sparklehorse – “Saturday” tiré de “Vivadixiesubmarinetransmissionplot” (1995, Capitol)

 

2 commentaires

    1. floflo le :

      c’est vrai que c’est savoureux, frais … et court (et pour les 3 beaucoup plus qu’une guiness à mon gout…)
      Sinon, est ce que j’ai des hallucinations ou est ce que quelqu’un d’autre a vu une mise en ligne furtive et ephèmère il y a quelques jours qu’un petit morceau pop-yéyé-psyché du talentueux et inoxidable mister Bowie ?????

    2. Juanito le :

      Mystèrieuse disparition en effet… la chronique existe toujours en version anglaise pour la France je ne sais pas, peut-être un attentat de la ligue des coiffeurs anti 60′s ?

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