Il a tiré son dernier coup, grillé sa dernière cartouche, tiré son ultime révérence.Celui qui faisait chanter les beretta de James nous donne un requiem pour silencieux. Dans un dernier barrissement, John s’en est allé au cimetière des éléphants rejoindre les géants de la BO. L’homme obtint 5 Oscars et fut, par 5 fois, chroniqué sur notre site… Est-il besoin d’en rajouter pour donner toute l’ampleur du musicien ?
Pour les Oscars ce fut : Born Free, musique et meilleure chanson (1967) The Lion in the Winter (1969) Out Of Africa (1986) et Dance with Wolves (1991)

Les chroniques vous permettront de parcourir la carrière et le talent du compositeur : Il y a évidemment le thème de James Bond dans Docteur No en 1962, son premier grand succès. Un titre dont la paternité reviendra au final à Monthy Norman, mais les arrangements de John Barry sont passés par là.

Dans la série des James Bond, vient en 1969 le mal aimé On her Majesty’s secret service (le premier sans Sean Connery) un film injustement sous estimé. Qui plus est, une des plus belles BO du compositeur à mon avis. La même année sortait Macadam Cowboy une BO intéressante dans les variations musicales proposées et ses magnifiques thèmes.

En 1972 il accompagnait les aventures de Lord Brett Sinclair et Danny Wilde dans Amicalement Vôtre mythique thème qui contribuera encore une fois à sa renommée, ici dans une reprise french-musette. Et enfin son concert enregistré en 1974 avec le Royal Philharmonic Orchestra de Londres nous offrant, entre autre, un florilège de ses compositions pour les Bond dans une sublime et envoutante orchestration de plus de 18mn…

Il est bien des thèmes que j’aimerais vous faire écouter… Je ne parlerai même pas des autres James Bond qui furent toujours l’occasion d’explorer avec créativité l’univers musical de ce dandy fredonnant à coup de silencieux… Sans compter les innombrables et prestigieuses collaborations que fut cette série (Shirley Bassey, à 3 reprises, Tom Jones, Louis Amstrong, Nancy Sinatra, Paul McCartney…)

Mais vos tympans d’esthètes méritent mieux que le tout venant, fut-il de meilleure facture (promis on reviendra quand même sur certains thèmes inoubliables à l’avenir) Je vous propose donc quelques œuvres moins connues de John Barry. D’abord sa première BO « Beat Girl » en 1960, je ne connais absolument pas ce film, mais le musicien faisait déjà preuve d’une grande énergie qui allait le mener au sommet… Autres thèmes peu connus, un générique de la télévision anglaise « Orson Welles Great Mysteries » (1973) ou encore “Play it Again” extrait du film “The Tamarind Seed” (1974) du regretté Blake Edwards.

Pour la petite histoire John Barry fut aussi le premier mari de Jane Birkin, la muse savait choisir ses poètes. Et ce poète nous manquera, ces vers musicaux avaient le romantisme des classiques, sa verve rythmée écrivait des génériques comme autant de signature sonore que le temps ne saurait estomper.

Toutes les vodka martini de James n’y feront rien. Son cocktail aura à jamais cet arrière-goût, triste et délectable, de larme…

John Barry “Beat Girl” extrait de “The Best of the EMI Years” (1999, EMI Records)

John Barry “Orson Welles Great Myteries” extrait de “John Barry – Lounge Legends” (2001, Polydor)

John Barry “Play It Again” extrait de “John Barry – Lounge Legends” (2001, Polydor)