
Cela commence comme un conte philosophique tout empreint de sagesse asiatique, l’histoire d’un vieil homme qui voulait déplacer une montagne. Comment la chose est-elle possible demande le narrateur ? Pierre après pierre, fils après pères, de génération en génération nous enseigne le conte. Et c’est ainsi que la foi soulève des montagnes.
Un enseignement que fait sien le Dalaï Lama (ce qui signifie « océan de sagesse ») puisque ce vénérable homme souhaite lui aussi déplacer des montagnes, en l’occurrence celle-ci est chinoise et souvent vêtu de kaki… Vu la difficulté, il vaut mieux effectivement être zen.
Le Dj Toby Marks, aka Banco de Gaia, soutient la cause du peuple tibétain en 1995 avec son album “Last Train to Lhassa”, le titre n’étant au départ qu’une boutade sur l’isolement du Tibet. Ce qu’ignore l’artiste c’est que le gouvernement chinois travaille déjà à l’époque sur un projet de construction d’une ligne de chemin de fer Pékin-Lhassa. A l’été 2006 le denier rail est posé, matérialisant d’une ligne de fer l’enchaînement de l’indocile province. Une intégration économique pour mieux masquer une désintégration culturelle et religieuse.
Extrait d’un album électro métissé qui est une réussite, “China” débute sur ce petit conte que viennent habiller des nappes musicales sur un groove assez zen. Alors en attendant que « océan de sagesse » ne déplace sa montagne, ce morceau est votre meilleur ticket pour monter dans le last train to nirvãna…
Banco de Gaia – “China (clouds not mountains)” tiré de “Last Train to Lhasa” (1995, Ultimate Recordings)
Franchement un album indispensable pour tout amateur d’electro ou ceux qui veulent n’avoir qu’un seul album du genre…
Etonnante coincidence, je pensais chroniquer cet album à mes heures perdues. Mais la plume de Juanito fait merveille pour rendre l’ambiance de ce voyage musical à écouter les yeux fermés dans des vapeurs d’encens et de friture…
Quel joli conte tu nous narres une fois de plus mon Juanito et de surcroît pour cet album de Banco de Gaia qui me laisse rêveur…
Gracias! Une telle unanimité est l’ultime, si ce n’est l’ultramagnétique, preuve que c’est un incontournable.
j’approuve aussi le choix. Banco de Gaia c’est le top de l’electro-ethno-zen. Bien au-delà de la plupart des soupes Buddhabarresque…