
Rêvons un instant qu’il me soit donné d’apposer mon étiquette perso sur les disques en rayon. Vous savez les stickers de plus en plus envahissants qui maculent généreusement les galettes qui se veulent incontournables. Quelque part entre les petites clefs dorées de télérama et l’effarant « écouté et approuvé par les inrocks » ( j’attendais justement ton autorisation duc .. ), je collerais sur les albums de Nick Drake un très préventif « neurasthéniques s’abstenir »
Il faut dire que la production de Nick Drake si éphémère qu’elle fut, était sérieusement plombée par une profonde … mélancolie. Trois malheureux albums, c’est tout. Autant d’échecs commerciaux. La reconnaissance ne sera que posthume et encore elle sera toute relative.
Comme d’autres, il ne sera adulé que par ses pairs et quelques initiés. La postérité ne le sauve pas réellement. Elle est conne la postérité.
Trois albums sublimes en fait, trois fulgurances étranges, décalées par rapport à leur époque (début 70), qui ne se rattachent à aucun mouvement contemporain. Du très produit : « Bryter Later » (on avait d’ailleurs à l’occasion convoqué un certain John Cale aux arrangements, lequel s’était déjà affranchi du rôle étriqué de bassiste d’un groupuscule souterrain New-Yorkais à mon avis largement surestimé) au chef d’oeuvre dépouillé « Pink Moon » sur lequel il posait son timbre doux et velouté accompagné de sa seule guitare (pas manchot soit dit en passant).
Rien d’étonnant à ce que cet élégant jeune homme tire finalement sa révérence de son plein gré en 1974.
Fin de la dépression. Rideau. Restent trois albums à (re)découvrir.
Nick Drake – “Cello Song” tiré de “Five Leaves Left” (1969, Island Records)
Nick Drake – “From the Morning” tiré de “Pink Moon” (1974, Island Records)
Joli coup de patte! Je ne connaissais pas l’artiste, heureusement qu’il y a des musico-thérapeutes pour sortir de l’ombre les artistes oubliés par Dame Postérité…