Mikis le Grec

15.07.10
Par Juanito
mikis theodorakis - zorbas ballet

Surtout connu pour sa splendide BO de « Zorba le Grec », Mikis Théodorakis est paradoxalement trop connu pour cette œuvre au point d’en être emprisonné, un comble pour cet artiste qui aura passé de nombreuses années enfermé pour ses idéaux de liberté et de justice.

Car Mikis est de la trempe des grands, de ces génies de la musique, à l’égal de Ravi Shankar ou Miles Davis, qui ont traversé la partition du 20° siècle en y écrivant une œuvre indélébile. L’homme vaut autant que sa musique, jeune résistant sous les nazis il n’aura eu de cesse de combattre jusqu’à la dictature des colonels grecs. Un engagement qu’il paiera au prix fort de l’exil et de la prison, avant de finir député au terme de son chemin de croix.

Ses différents exils forcés ou volontaires le mèneront plusieurs fois à Paris, il y fera le conservatoire dans les années 50, développant sa fibre classique. Il y reviendra dans les 70’s en symbole de la résistance, exilé par des militaires contraints à le libérer sous la pression internationale. Pour rester dans la force du symbole, lors de ces concerts en France, il avait souvent pour chauffeur un certain François Mitterrand…

S’il est donc connu du grand public pour cette musique de film et ses thèmes traditionnels grecs, son œuvre classique reste méconnue bien que reconnue des plus fins mélomanes. L’Orchestre Symphonique de Montréal sous la baguette de Charles Dutoit s’attaque, ici, au thème de Zorba réécrit par Mikis pour ce genre d’orchestration. Il y a aussi ce thème « Danse d’amour » quelque chose entre « Pierre et le Loup » et le « Seigneurs des Anneaux »…

La Grèce brûle peut-être son argent dans un feu de paille boursier, le foyer de sa culture continue d’irradier de quelques valeurs sûres…

Mikis Theodorakis « Zorbas Ballet » (2004, Decca Music)

“Zorba”

“Dance D’amour”

 

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