Les broyés du périph ont leur cathédrale, resplendissante dans les soleils de printemps et grande consolatrice des âmes perdues tournant sans fin sur le grand ruban gris autour de la ville-monde. Hautes falaises surplombant la cacophonie et les embouteillages du haut de leur slendeur, vitraux néo-post-modernes illuminant la colline sur laquelle elle repose dans la brume des gaz, le bourdonnement permanent du chaos automobile lui sert de cloche pour rappeler aux mortels que l’accident n’est jamais loin, qu’il faut honorer les disparus de cette guerre totale de tous contre tous qu’est la circulation.

Joie enfantine et crétine sur les visages des roulants à la vue de cette lumineuse barrière gothique avant le plongeon dans l’éternel encombrement du périph. Notre Dame des damnés de la circulation, protégez nos vies, ne nous laissez pas tomber dans la voie d’urgence, faites en sorte que nous rentrions sains et sauf, donnez nous aujourd’hui notre plein quotidien et délivrez nous du sale, que votre plomb soit sanctionné, que votre règne dérive, ainsi soit la ville…