Take a walk on the dark side

12.06.12
Par Max Flash

Quelque part tout au fond de Paris, derrière les lignes de la gare du Nord, dans ce curieux no man’s land de la fin de la rue de Crimée, viennent mourir tranquillement d’étranges camions couverts de pustules graphiques proliférantes au pied du dernier et unique calvaire de la capitale.

Solitaire et misérable au milieu des voies rapides et des parkings, il reste pourtant l’objet d’un culte discret mais permanent : fleurs, bougies, offrandes, toujours fraîches et pimpantes quelle que soit la saison. Tous ses semblables ont disparu à la Commune et il contemple dans une douleur éternelle un carrefour d’une tristesse et d’un dénuement impitoyables. Autour un paysage dramatique étend ses allées de chantier sale pour se finir dans la rue Curial, pleine de palmiers tristes, de dealers et d’enfants joueurs dans la délicieuse odeurs des kebabs grillés.

Toute trace des fameux cafés musulmans piégés pendant la guerre d’Algérie a disparue, les somptueux entrepôts du boulevard Davout sont en pleine révolution architecturale et bientôt l’ordre mou et gélatineux du nouveau centre Business/Bien-Etre de quelques millions de mètres carrés en construction s’imposera à ce gigantesque terrain plus que vague.

. . Le calvaire vu de la rue de Crimée La vue du calvaire vers la rue de Crimée, pour l’éternité.  
 

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