The dark side

25.05.12
Par Max Flash
La chute de l’homme dans le monde du béton a un avant et un après, un monument, une épure, une forme très aboutie de destruction intime de tout ce qui est vivant, un désert, un gigantesque tombeau pharaonique : l’échangeur autoroutier de Bagnolet.
Plus connu sous l’appellation de “Défense du pauvre”, il déploie ses tentacules grises sur des hectares de sous-sols glauques, de parkings sales et vides.
L’endroit est à proprement parler inhumain, inhabitable, la bande son est tout à fait digne du Throbbing Gristle de la grande époque, la sensation d’abandon et de déréliction est au maximum, et le parfum de l’air évoque les plus beaux pipelines. Une forme lente de l’apocalypse y est devenue permanente, presque banale, voir lassante tellement elle a été annoncée et dénoncée.
En un mot un très mauvais film de science-fiction se déroule sous vos yeux pour le prix d’un ticket de métro. Essai photographique en noir et blanc dramatisant sur cette verrue virulente, station Galliéni, ouvert 24 heures sur 24, tous les jours de l’année, entrée gratuite…


The Dark Sound


Throbbing Gristle Live – Volume Four: 1979-1980

La meilleure traduction musicale de cet univers sombre que je connaisse est le son de ce groupe anglais de la préhistoire musicale (1975), Throbbing Gristle, assez peu connu et parfois très limite, sorte de Joy Division sous Quaalude avant l’heure, groupe qui a eu le mérite d’introduire un son “industriel” sur leur label, justement appelé Industrial Records.
Ils se sont rapidement imposés comme les seuls représentants de cette musique industrielle, concept qui n’a pas été très prolifique mais a marqué une génération de musiciens par l’exploration sonore des nouveaux instruments électroniques, à l’époque assez rudimentaires. A découvrir, avec précaution.
http://www.throbbing-gristle.com/
 

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