The girl in the picture

04.11.14
Par Max Flash
max1 L’éternité du mal

La photo est plus que célèbre et connue, elle est devenue un symbole de la guerre injuste et aléatoire, prise au Vietnam en 72 par Nick Ut, lors d’un bombardement de l’aviation du Sud Vietnam, une erreur de ciblage sur un village pacifique, et va faire le tour du monde en imposant sa rhétorique chrétienne de la petite fille nue et vulnérable, innocente, brûlée au napalm.

La fête est finie pour les faucons de Nixon, ils n’arriveront jamais à se dépêtrer de ce symbole, il y aura beaucoup d’autres visions terribles de cette guerre, voir par exemple un photographe comme Don McCullin, mais aucune ne rentrera à ce point dans l’éternité de l’image.
L’enfer est éternel, cette petite fille court pour toujours après un abri, le temps s’est arrêté, son hurlement de peur résonne à jamais, sorte de boucle symbolique qui se joue en sourdine dans toutes les têtes ayant vu cette image, nouvelle vanité de l’état du monde depuis l’invention de la guerre moderne, renouant avec les danses macabres du moyen-âge.

max2 L’éternité du bien

La guerre finira par s’arrêter, la petite fille, Kim Phuc, sera sauvée après une année d’hôpital et 17 opérations, servira de symbole vivant au régime communiste du Vietnam, fera des études à Cuba et rencontrera son fiancé, voyagera dans le monde pour témoigner de la méchanceté du capital et finira par s’échapper au Canada et continuer d’une autre manière son combat pour éviter aux enfants les horreurs de la guerre, élève ses deux enfants et a revu le chirurgien qui l’a sauvé en 72.
Elle revendique sa place dans la photo avec le sourire, contre-preuve de l’éternité de la souffrance suggérée par la photo qui est entrée au panthéon avec un Pullitzer et un WordPress of the Year en 72.

Les vues de la video suivantes tournée par le cameraman Alan Downes sont juste avant et après la déflagration, assez lointaine de l’endroit de la prise de vue, ce qui explique peut être l’air nonchalant des soldats qui suivent les enfants qui eux étaient au cœur du cyclone. Malentendu qui en a rajouté dans la symbolique de l’image sur l’indifférence et la cruauté, voir la responsabilité, du militaire envers les souffrances des populations civiles.

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Pour finir un travail très intéressant de Pavel Maria Smejkal sur justement les grandes photos de guerre qui consiste à dénuder la scène de son événement pour en faire ressortir le contexte, le paysage, la nudité.

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