These Foolish Things (Remind Me of You)

22.01.08
Par Mille Pattes
madeleine peyroux

D’abord on ne pense qu’à l’autre. La voix bien sûr, personne n’avait chanté comme ça depuis l’autre. Cette voix de tête qui se heurte en permanence à ses limites et qui a tiré sa grandeur de ses faiblesses. Cette voix – qui finalement sera la plus grande voix féminine du jazz chanté – on croit la retrouver quasiment à l’identique soixante ans après.

A l’écoute rien ne semble avoir bougé. Que l’on ferme les yeux et on distinguerait presque Lester. Lui, “le président”, sans doute assis sur un tabouret son saxophone toujours à proximité et jetant un regard ambigu sur la dame vénéneuse qu’il détesta aimer ( ou l’inverse ).

On est forcément charmé puisqu’on ne retrouve ici que des choses qui nous ont déjà tant ravies mais bon… quel intérêt à une redite, si brillante soit elle ?

billie holliday

Puis on glisse vers autre chose. Une curieuse croisée des chemins. Une lente dérivation vers ce qu’on pourrait vaguement assimiler à du trip-hop, un peu comme si Beth Gibbons avait vu le jour à la Nouvelle Orléans. L’album se réconcilie alors avec son époque et on acquiert la certitude de tenir là un objet rare.

Enfin il y a les nombreuses reprises, plus toutes jeunes elles non plus mais un peu plus contemporaines tout de même que “Strange Fruit” ou “Theese foolish things”. Du très classique : Dylan, Cohen, Fred Neil et même Gainsbourg mais suffisamment recréées pour prolonger l’intérêt.

On en sort finalement groguis. Lay Lady Lay vit encore ! Elle a aujourd’hui un nom à écosser des petits pois dans une ferme dans la Creuse mais on s’en fout. D’ailleurs dans le Wisconsin ou l’Arkansas ça doit être le fin du fin de s’appeler Madeleine Peyroux.

Madeleine Peyroux “Between the Bars” tiré de “Careless Love” (2004, Rounder / Umgd )

Madeleine Peyroux “Weary Blues” tiré de “Careless Love” (2004, Rounder/Umgd)

( Toutes mes excuses pour la piètre qualité sonore des MP3 présentés ici )

 

5 commentaires

    1. Jane Doe le :

      Pffff ! Je vais dépasser mon quota annuel de disques achetés (eh oui, j’achète mes cds, à l’ancienne) avec ultramagnetique.
      Merci mille-pattes pour ce bel album.
      Une bise à femme et enfants (ça fait longtemps que j’ai pas vu de belles photos…)

    2. GroovyLady le :

      J’avais deviné ! … Je voulais parler de l’identité de Jane Doe – par ailleurs mère de famille respectable du Xième et Ebaymaniac notoire. Welcome on board.

    3. LRC le :

      Concernant Madeleine et son premier morceau, il faut quand même préciser qu’il s’agit d’une reprise d’Elliott Smith…

    4. Juanito le :

      J’aime beaucoup cette voix qui sonne à l’ancienne, un je ne sais quoi de Billie, sympas.

      Je voulais dire à Jane que si tu te bases sur Ultramagnétique pour acheter tes disques il te faudra revoir à la hausse ton budget 2008. Moi aussi je suis de la vieille école, zéro téléchargements en douce, que des achats.
      Mon budget est élyséen, pour revenir sur la chronique de Groovylady, si les majors n’ont pas encore mis la clé sous la porte c’est que à moi tout seul je dois soutenir le secteur… (c’est mon coté honnête qui le dispute à mon coté un peu nouille)
      Par décence et afin de ne pas affoler les marchés financiers je passerai sous silence le montant de ce budget.
      Accessoirement je me retrouve même obligé de déménager pour pouvoir entreposer tous mes cd… Donc prudence l’écoute prolongée d’Ultramagnétique n’est pas sans effets secondaires…

    5. ramatussi le :

      Moi aussi j’aimerais avoir une maison plus grande pour ranger mes disques (tout formats) et ne pas me faire houspiller chaque fois que j’en achète 5 en même temps. Pour diminuer les risques de scène de ménage, j’en ai mis quelques-uns en vente sur Price Minister (je ne les regretterai pas d’ailleurs) et je suis abonné à la médiathèque de Versailles, ce qui m’évite d’acheter des trucs que je ne remettrai pas dans mon lecteur après 3 écoutes.

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