Les Valses Qui Rient

07.10.11
Par Juanito
Les Valseuses

“On est pas bien là ? Paisibles, à la fraîche, décontractés du gland, et on bandera quand on aura envie de bander…” Cette réplique culte de Depardieu résume assez bien l’esprit du film « Les Valseuses » Premier grand succès de Bertrand Blier, le film choqua à sa sortie en 1974 au point d’être interdit aux moins de 18 ans…

Digne fils d’un père, Bernard nourri à coup d’Audiard, Bertrand hérita d’une écriture libertine et d’une verve féconde. L’échappée libre de Jean-Claude (Depardieu) et Pierrot (Dewaere), les valseuses flottant au vent, est une ode à la liberté sexuelle et morale dans une société enlacée dans le carcan d’un conservatisme bourgeois. Un road movie à la française, à coup de départementales le duo en fuite cherche la route d’un soleil se couchant sur le bitume des convenances et de la bienséance.

Les Valseuses

Une route louvoyant entre tragique et comique, notre paire croisant bien des aventures et des personnages dont certains allaient se faire un nom, Miou-Miou, Isabelle Hupert, Brigitte Fossey, Jeanne Moreau, Gerard Jugnot, Thierry Lermite…

Contacté pour la BO Serge Gainsbourg déclina l’offre, le provocateur mais prude gainsbar fut choqué par le projet du film, il s’en mordra la partition ! Ce sera donc le violoniste et jazzman Stéphane Grappelli, un exercice auquel s’adonnait peu le maestro, il n’écrira d’autres partitions que « Milou en Mai » de Louis Malle.

Une composition tout en légèreté et en swing, contraste exigé par Bertrand Blier pour illustrer l’histoire de ces deux voyous. Pour le cinéaste la musique devait raconter quelque chose d’autre, de plus que les images. Entouré des talents de Maurice Vander (piano, orgue, clavecin) Daniel Humair (batterie) ou Philippe Catherine (le guitariste pas le chanteur) Stéphane Grappelli a su apporter au film une touche printanière contrepoint des ardeurs estivales et dépressions automnales des personnages. Entre canicule des désirs et enfer des interdits, la musique souffle quelque chose de l’insoutenable légèreté de l’être.

Stéphane Grappelli « Les Valseuses » (1974, Emarcy/Universal)

“Ballade”

“Jeanne”

“Rolls”

 

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