Welcome to the Freaky Flying Circus

18.01.12
Par BioHazardBoy

Hissé sur mon rehausseur, attablé en compagnie de Juanito et d’autres collègues dans notre cantine préférée, jusque là rien d’inhabituel. Si ce n’est le verre de rhum faisant face à Juanito et la musique sortant de ses poches, mais passons. Soudain, voilà que l’on me fait comprendre que mon génome pourrait être entaché de certaines défaillances, m’attribuant quelques malformations congénitales liées à ma taille. ” Nain hydrocéphale”. Les mots étaient lâchés. On est là, en temps de paix, et paf, un bourre piffe !

Mais qu’à cela ne tienne, voilà bien une source d’inspiration pour une chronique malgré tout ! Ne nous laissons pas blesser par quelques paroles, certainement influencées par l’alcool, et qui ont d’ailleurs dépassé involontairement la volonté de notre chroniqueur ! Et à son âge, on ne maîtrise plus tout ce que l’on dit…
Donc bon, passons. “Source d’inspiration” disais-je… Oui, le différent, le caché, le difforme, le marginalisé, mais qui au fond héberge un cœur d’or, qui tout dedans est tapissé de champs fleuris bercés par des bacchantes rieuses jouant du violoncelle, à l’ombre de pommiers fleuris séculaires. Oui, je suis normand, ça se sent dans mes fantasmes…

Ces marginalisés honnis de la plèbe, aveugle et plus difforme au dedans qu’au dehors, n’ont eu de cesse de montrer, au travers de la sensibilité artistique de gens éclairés, que la Bête était parfois digne d’être aimée de la Belle.
Voilà donc un carnaval musical, parfois dérangeant, où musiciens et cinéastes ont mis en scène des individus physiquement différents, mais qui n’en demeurent pas moins des gens sensibles, parfois doux, parfois cruels : simplement humains.

Cette différence a parfois transfiguré le talent latent de ces personnes, comme Toulouse-Lautrec en peinture, Petrucciani au piano, Peter Dinklage en interprétation (quel formidable Tyrion Lannister !). Oserais-je Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa en politique ? Si humain disais-je… Pour les plus courageux, je vous laisse découvrir par vous même Aphex Twin, déguisé en nain hydrocéphale dans son clip très dérangeant de 6 minutes “Rubber Johnny” (mais quel clip d’Aphex Twin n’est pas dérangeant me direz vous ?). Du Francis Bacon en musique électro, qui a nécessité près de 4 ans de travail au réalisateur Chris Cunningham.

La demoiselle du radiateur de David Lynch dans Eraserhead (métaphore de la mère et de la contraception)



Fabuleux thème d’Elephant Man par John Morris, du film de David Lynch, hommage de 1980 dédié à Joseph Merrick.



Gooble Gobble (et glou et glou… elle est des nôÔôtres) sauf que l’héroïne de Freaks ne joue pas le jeu ! Freaks, la monstrueuse parade, 1932 de Tod Browning. Sa trahison lui vaudra un bien sinistre destin.



Générique final de la série TV Hulk « the lonely man » par Joe Harnell, très sensible.

 

5 commentaires

    1. LRC le :

      Je ne connaissais pas ce freaks! freaks! belle découverte. je ne savais pas non plus que juanito avait la langue aussi acide à la cantoche, peut être une tarte au citron au dessert ?… Le thème de Hulk au piano est beau mais assez comique lorsqu’il accompagne Lou Ferrigno peint en vert…
      Il nous fallait évidemment “Eraserhead”, film prétentieux comme du Lynch. Normal c’est de lui.
      Ok, ok “Blue Velvet” et “Elephant Man” c’était très bien…
      En tout cas la plume de Biohazard mérite le triple A !

    2. Juanito le :

      Ce n’est pas une langue acide mais une prose taquine, qui aime bien charrie bien comme j’aime à dire.
      Je dois cependant apporter un ferme démenti, non la cantine ne sert pas de rhum, malheureusement… :-)

      Excellent billet! Du Aaargh au ha! ha! ha! maestro Biohazard conjugue avec brio le triple A

      Perso j’ai un faible pour le très beau thème d’Elephant Man

    3. BioHazardBoy le :

      Merci pour les encouragements !
      C’est vrai qu’a posteriori, le thème de Hulk aurait gagné à apparaître sur un fond plus neutre ! Quant à Aphex et son Rubber Johnny, il y a un côté très dérangeant (presque Parental advisory) que je préfère ne pas soumettre au site d’UM, plutôt grand public.

    4. LRC le :

      Le coté dérangeant n’est pas un problème au contraire, celle de Spoek par exemple publiée il y a quelques jours est assez violente dans ses images mais il n’y a pas de complaisance. Quant à Aphex Twin c’est un habitué, il travaille souvent avec Chris Cunnimgham (qui a filmé le All is Full of Love chroniqué sur UM et le “Rubber Johnny” cité) et j’avais été marqué par un autre de leur clip, le très malsain “Come to Daddy”. Je pense que cela mériterait sans doute une chronique et puis je ne pense pas que beaucoup d’enfants de 12 ans se baladent sur UM donc je ne pense pas qu’il faille s’auto-censurer, sauf si on est soi même mal à l’aise par rapport à ce que l’on met en ligne…
      Vaste débat !

    5. Juanito le :

      En même temps t’es le roi du teasing!
      Non vraiment c’est trop, on peut pas montrer, surtout vous ne devez pas ouvrir cette porte… Ah bon…
      ;-)

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