Après This is my country accompagné de son premier groupe The Impressions et Roots sorti sous son nom, je vous propose de clore ce triptyque de chroniques consacrées à Curtis Mayfield avec Superfly.
Superfly est de ces films qui furent dépassés et dévorés par leur musique. Une oeuvre culte de la Blaxploitation, sortie un an après un autre grand succès, Shaft, qui fit le succès d’Isaac Hayes. Le public était là, prêt à accueillir ce qui allait devenir le chef d’œuvre de Curtis Mayfield. A noter pour la petite histoire que le film fut réalisé par Gordon Parks Junior dont le père Gordon Parks réalisa Shaft…
Dans le Harlem des 70’s un jeune caïd de la drogue souhaite prendre sa retraite bien qu’il ne soit pas tout à fait à jour de ses trimestres de cotisations… L’idée lui vient alors de booster son projet en réalisant un gros coup en douce. Une situation des plus fâcheuses pour le syndicat du crime et quelques flics véreux qui ne sont pas sans s’émouvoir de ces indélicatesses dans les cotisations sociales. Différents comptables qui font plutôt couler le sang que l’encre…
Ce petit film au budget modeste, peu porté à sa sortie, rencontra le succès dans les salles. La BO de Curtis Mayfield y contribua largement, peu inspiré par l’histoire sombre et le scénario classique du film, il imposa sa vision de la BO, des chants et des textes engagés. Sa ferveur politique et sa fièvre artistique feront de Superfly une des œuvres majeures de la soul à l’égal du What’s Going On de Marvin Gaye ou du Hot Buttered Soul d’Isaac Hayes.
Curtis Mayfield « Superfly » (1972, Curtom Records)
“Superfly”
“Freddie’s Dead”
“Pusherman”
La bande annonce du film.
Le titre Pusherman extrait du film où Curtis Mayfield apparaît jouant son propre rôle…