ICI ONDRES

01.10.12
Par Max Flash

A l’écart de tout, un petit bout de monde a été laissé pour compte sur la côte basque. Dans une atmosphère sauvage post-tsunami, les débris s’accumulent sur une petite plage isolée, quelques vieux bunkers montent la garde d’une guerre oubliée dans des paysages à la Gaspard Friedrich, de vieilles usines rouillent tranquillement au soleil et le sable s’incruste partout comme un napalm fatigué.
La plage de Ondres est une des plus désolée de la Côte basque, une des plus sèches, le surf y est rude, les vagues cassantes et les courants sournois certains jours. Végétation rase, sécheresse permanente, une petite apocalypse de province s’y déploie paresseusement, cimetière des éléphants industriels ou guerriers.

“Ici Ondres”, comme le dit joyeusement la publicité locale qui rajoute à la lourdeur de l’atmosphère la pesanteur du calembour vintage cryptique. NoWhere, vous pourrez y faire une expérience du vide comme nul part ailleurs, toucher du doigt le zen le plus profond généralement réservé aux maîtres très avancés dans la transcendance, sentir le sable de la raison vous couler entre les doigts comme dans tous les mauvais westerns.

Le soleil vous étourdira, les ruines marines vous envoûterons, et des sirènes aux arrêtes saillantes vous attireront à la gargote pirate du bout du monde, expérience culinaire ultime de la pizza/frite extrême et abîmes soyeux d’un gros rouge défiant toutes les lois de la gravité, en rêvassant aux révoltés du Bounty, aux vahinées lascives et aux palmiers langoureux porteurs de fruits succulents.

Les plages ne valent que par les rêves qu’elles inspirent, Ondres, ici, est inimitable.


Iphone 4, Hipstamatic, objectif John S, film INA’s 1982
 

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