Des tas de légendes courent sur la Côte Basque : certaines racontent qu’il n’y pleut pas tout le temps, que les baleines passent en chantant tout près de ports minuscules enchâssés dans la roche, que les peupliers murmurent à l’oreille des morts pendant les tempêtes et que le Dieu Piscine est honoré secrêtement sur des autels cachés.

On dit aussi que les fleurs sont le cerveau du pays basque et encore que des bonbons doux et sucrés servent à surfer sur les rêves de l’océan.

On dit encore que le hollandais volant parcours pour l’éternité le pays sur son vélo en solitaire sur des routes désertes, qu’une crèche sauvage et éphémère s’ouvre tous les soirs sur les plages pour apporter la parole divine aux baigneurs et le réconfort aux marins perdus.

On dit aussi que des buts invisibles apparaissent parfois au milieu des plages et que des hommes, ou des femmes, invisibles, en profitent pour jouer de magnifiques parties que nous ne verrons jamais, on dit aussi que les chevaux parlent et récitent des poèmes mais seulement aux amoureux, que le bout du monde n’y est jamais loin, que les vieux arbres se transforment en plumes et que parfois l’herbe saigne dans la campagne, loin des yeux des promeneurs.