L’étoile du Berbère

05.11.10
Par Juanito
Vigon - the end of vigon

Visible dans le ciel, elle guide les troupeaux vers les pâturages du dancefloor. Symbole aussi d’une bonne étoile veillant sur le destin de Vigon, Abdelghafour Mohcine de son vrai nom, né à Rabat en 1945. Le contexte historique a son importance, on est à la fin de la deuxième guerre mondiale et les américains ont de nombreuses bases militaires au Maroc. Puissant vecteur de diffusion de rythm’n’ blues et de soul qui vont abreuver et fasciner le petit Abdelghafour

C’est décidé, il sera chanteur et prend le surnom de Vigon, souvenir un peu cruel d’école où incapable de prononcer le mot « wagon » il disait vigon… Il n’a pourtant pas à rougir de sa sublime voix soul. Et en 1964 il part tenter sa chance en France. C’est au Golf Drouot, lieu mythique des férus de sons américains, qu’il croise toutes les stars du moment et débute sa carrière.

Il y croise le jeune Michel Jonasz, qui n’est encore qu’organiste, avec lequel il fonde le groupe « Les Lemons », c’est le début du succès, une aventure qu’il poursuivra en solo. Malgré des premières parties prestigieuses (Bo Diddley, Stevie Wonder, Otis Redding…) l’artiste est resté peu connu. Retourné au Bled, l’homme n’est pas carriériste, “Dieu m’a donné une voix. Avec ça, je me donne du plaisir. Je n’en demande pas plus” aime-t-il à dire.

Modestie de l’homme qui tranche avec l ‘éclat de l’artiste. L’étoile berbère ne fut pas qu’une étoile filante, cette comète a laissé sa traînée illuminer quelques temps la constellation de la soul. A écouter sa version nerveuse de Harlem Shuffle de Bob & Earl qui fut un de ses succès.

Vigon « The end of Vigon » (1972, Barclay)

“Woo Woo Song”

“Harlem Shuffle”

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