Super Mardi

07.02.08
Par Amy Plum

Le “Super Tuesday” est venu, a vu et n’a pas vraiment vaincu: finalement le mardi n’étais pas trés “super”. Bien qu’Hillary Clinton ai obtenu un plus grand nombre de délégués qu’Obama, les deux sont au coude à coude. De l’autre coté, bien que McCain reste le grand favori des républicains, Romney et Huckabee ont emporté chacun quelques états.
Au final rien de bien conséquent: on est au même stade qu’après le pas-super-lundi.

Cependant, mon espion personnel à New-York (mon mari, en voyage d’affaires) m’a dit que la rumeur de la grosse pomme voyait McCain comme le probable prochain président. Mon coeur s’est retourné. Est-ce que mes compatriotes n’ont pas pleinement réalisé le désastre qu’ont été pour les Etats-Unis le gouvernement Bush ? Est-ce que la mentalité “on est numéro 1″ n’a pas occulté le fait que l’économie soit chancelante, que les classes moyennes voient leur qualité de vie baisser alors que le gouvernement dépense des milliards pour une guerre condamnée à l’échec ?

Lorsque l’on me demande quel est mon opinion sur l’élection américaine, du point de vue d’un expatrié (je suis une américaine qui vit en France), le seul mot qui me vient à l’esprit est… défaitisme. Je me suis personellement investie dans la campagne démocrate en 2004, j’étais un membre actif du mouvement anti-guerre à New-York. Et pour quel résultat ? Aucun.
Il semblerait que le gouvernement et une grande partie des américains ait été frappé de surdité durable vis à vis des opinions de la frange plus progressiste de la population.

Apparemment l’Amérique est prête à accepter le même genre d’imbécilités que celles qui nous on été servies par nos élus pendant presque une décennie. J’avoue ne rien y comprendre. Il fallait que je sache. Dans un élan dramatique, j’ai donc décidé de briser le pacte tacite me liant à ma soeur (qui est une chrétienne conservatrice) et je lui ai demandé pour qui elle voterai et pourquoi.
Ma soeur a voté pour Huckabee dans l’élection de Floride. Elle m’a déclaré que pour elle le plus important facteur est celui des valeurs morales, et lorsque je lui ai demandé si elle entendai par là le système de santé, la guerre ou l’avortement elle m’a répondu: “Je crois que lorsque les leaders politiques soulèvent des questions telles que celle du droit d’interrrompre une vie pendant la grossesse, cela donne une bonne indication de leur intégrité morale”.
En résumé, l’avortement est la question centrale pour elle, suivie par la recherche sur les cellules souches (elle est contre) ainsi que la croyance que les troupes américaines ne doivent pas quitter l’Irak immédiatement.

vote

Je lui ai alors posé une question hypothétique: pour qui voterai t-elle s’il n’y avait pas d’autre candidat qu’Hillary et Obama ?
Elle a choisi Obama: “…je ne veux pas d’un autre Clinton à la maison blanche. Bill aurai une influence certaine au sein de l’administration Hillary et je ne veux pas de lui !”. Je ne lui ai pas demandé ce qu’elle reproche à Clinton, je le sais déja.
Pour moi la présidence Clinton a été un succès, une politique étrangère positive et une administration qui laisse derrière elle une économie prospère et un surplus budgétaire. Mais pour beaucoup d’américains, dont fait partie ma soeur, cette présidence fut un échec car leur mesure d’un leader est celle de sa “valeur morale”. Cliton a eu une aventure extra-conjuguale, il a menti: donc ce n’est pas un bon président.

Il peut être difficile de comprendre ce point de vue, mais on en revient à une évidence: c’est la perception subjective d’une personne qui modèle le vote des électeurs. Et pour les 20% de mes concitoyens qui se disent “Chrétien évangélique”, la moralité du candidat est le facteur décisif. Est-il un bon chrétien ? Possède t-il les même vues qu’eux sur l’avortement, les gays ou la recherche biologique ? Ils pensent que si le futur président possède les même cadre moral qu’eux, il saura s’occuper des questions triviales telles que l’économie, la santé, la politique étrangère ou l’éducation…

Malheureusemet pour moi, je ne fais pas partie de cette majorité bien pensante. Je resterai dans la minorité, qui hais la manière dont sont utilisés ses impôts mais dont la voix ne compte finalement pas tant que cela.

Finalement, cela a du bon de vivre en France. D’accord aucun pays n’est parfait.
On peut dire que choisir son camp politque c’est comme acheter des chaussures. Ma soeur préfère les talons hauts afin d’accompagner dignement son sac à main moralement irréprochable.
Je serais juste heureuse que la nouvelle paire m’aille mieux que la précédente.

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4 commentaires

    1. Alison le :

      Un ami français m’a envoyé un lien vers ce billet. Mais comme tu es américaine et moi aussi, je vais continuer en anglais. I LOVED your shoe analogy at the end. Too true!

      Here in the States I feel a lassitude toward BushCo, but I’m not sure it’s enough to carry the Democrats to victory. McCain is quite the contender. Sigh.

    2. LRC le :

      Alison, I see you write very good French! In case you prefer to read the original article written in English rather than my dodgy translation, you can go to the English side of the force: https://www.ultramagnetique.com/u...

    3. Alison le :

      Merci, Mille Pattes !

      LRC, le lien m’emmène nulle part. Mais je fouillerai dans le site.

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