Un jour qu’il était de visite chez son ami le chanteur brésilien Ed Motta, Gilles Peterson découvrit Tam Tam Tam de José Prates, un disque sorti en 1958 aussi rare que génial. Tout autant subjugué par l’œuvre que dépité de ne point posséder un tel trésor, Gilles Peterson a tout simplement passé une annonce dans le célèbre magazine Record Collector pour que quelqu’un réédite le disque…
Tombé dans le domaine public, le label Trunk records a pris contact avec Ed Motta pour récupérer son inestimable vinyle et réenregistrer le chef d’œuvre de José Prates en l’absence des bandes d’origine. Un vinyle de 1958, le son est d’époque, mais quel son ! Avec le disque perso d’Ed Motta, la classe…
La rencontre des racines africaines et européennes, métissage de tam-tams et chants d’opéra d’une incroyable modernité pour son époque. Sublime album qui contient en ses gênes l’ADN des partitions à venir des nouvelles générations, de la bossa nova au mouvement tropicaliste en passant par la batucada. Le disque offre même une petite pépite, Nana Imborô, morceau qui inspira le hit Mas Que Nada de Jorge Ben.
Un an après en 1959 sortait le film Orfeo Negro, palme d’or à Cannes, succès qui fit de la BO signée de Vinicius de Moraes, Carlos Jobim ou Luiz Bonfa un des albums fondateurs et mythiques de la Bossa Nova, quand le chef d’œuvre de José Prates restait inconnu. On peut remercier l’oreille du musicien et le nez du producteur Gilles Peterson, ainsi que la superbe collection de vinyles d’Ed Motta pour la réédition de ce fantastique disque.
José Prates « Tam… Tam… Tam… ! » (1958/2014, Trunk Records)
“Nãnã Imborô”
“Ogum Olojô”
“Tem Brabo no Samba”
En bonus Mas Que Nada interprété par Jorge Ben accompagné de Gilberto Gil et Sergio Mendes.