Zenzile est un groupe originaire d’Angers bien connu de tous ceux portant dreadlooks et piercings. Le collectif est en effet de ceux qui comptent sur la scène électro dub française au coté d’autres : High Tone, EZ3kiel, Dub Incorporation… Ce métissage de sons inventé dans les studios jamaïcains et d’arrangements contemporains fera leur succès, enregistrant avec des musiciens comme Vincent Segal ou Tricky.

Mais depuis 2010 Zenzile s’autorise quelques infidélités à la scène dub et la sainte trinité jamaïcaine : King Tubby, Lee Scratch Perry et Sly & Robbie (ces deux étant fusionnel dans leur musique, ils comptent pour un). C’est vers l’univers des musiques de film que leurs instruments sont venu caresser la partition. Premier essai concluant avec Le Cabinet du Docteur Caligari – film allemand expressionniste muet des années 20 – qu’ils mettent en musique et en scène avec le concept de ciné-concert. Un travail qui n’est pas sans rappeler celui de Air mettant en musique la superbe version restaurée en couleur du film Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès.

En 2014 le groupe réitère l’expérience avec « Berlin, la Symphonie d’une Grande Ville », documentaire de 1927 sur la vie et le rythme d’une métropole de l’aube à la nuit. L’occasion pour Zenzile de s’affranchir nettement du dub, bien que cet univers musical reste présent. Le quintet angevin s’aventure sur les répertoires rock et proto-électro des années 70 et 80, alternant moment d’accalmie et montée en tempête sur de superbes arrangements. On sent l’influence de l’école allemande du Krautrock (Tangerine Dream, Kraftwerk…), mais aussi des soupçons de Pink Floyd.

Zenzile ne quitte pas seulement sa partition d’origine, ils prennent une tout autre dimension avec cet album, je ne serai pas étonné de les voir signer avec un grand nom du cinéma d’ici quelque temps…

Zenzile « Berlin » (2014, Yotanka)

“Der Zug”

“Die Bourgeoisie”

“Der Verkehr”

“Die Brucke”

Quelques extraits du concert de Zenzile et la projection du film de Walther Ruttmann.