Poète des mélodies et alchimiste des sons, François de Roubaix fut aussi un des précurseurs de la musique électronique. Dés le début des années 70, à coté de sa collection d’instruments de musique venant du monde entier, il équipait son appartement rue de Courcelles d’un magnétophone 8 pistes, de synthétiseurs et d’orgues, un véritable home-studio avant l’heure ! Avec pour fioles ses partitions, l’alchimiste précipitait sons acoustiques et électroniques dans une grande œuvre dont il maîtrisait désormais toutes les étapes de la création. Entre 1972 et 1975 sortent ses œuvres période électro, quelques BO comme la Scoumoune et nombre de compositions pour des documentaires ou la télé (Chapi Chapo)
Mais une de ses œuvres électro les plus abouties est restée inachevée car jamais publiée. En 1974 Jacques-Yves Cousteau contacte François de Roubaix pour lui demander de mettre en musique son futur documentaire sur l ‘Antarctique. L’enthousiasme embrasa la créativité de cet amoureux de la mer sur une intuition géniale de marier les grands espaces glacés aux musiques électroniques. Mais le commandant de la Calypso, la soixantaine passée, est de la vieille école, déconcerté par les audaces avant-gardistes de François de Roubaix, il décline la partition, lui préférant au final celle plus classique de Maurice Ravel. Pour le compositeur passionné de mer et admirateur de Cousteau la déception fut à la hauteur de ses espérances.
Oeuvre magnifique, une de ses plus belles à mon avis, redécouverte et rééditée par Stéphane Lerouge dans sa superbe compilation « Le Monde Electronique de François de Roubaix »
François de Roubaix « L’Antarctique » (1974/2004, Universal)
“L’Antarctique”
“Pingouins Sur La Banquise”
“Survol”
L’Antarctique a été édité en CD et, surtout, en double LP chez Wémé en 2009. Pour le reste, complètement d’accord