Aux heures sombres de la dictature militaire brésilienne la lumière était à chercher du coté du Tropicalisme. Ce mouvement musical en réaction au coup d’Etat, s’affranchissant des carcans de la samba et la bossa, métissait ses racines dans le chaudron d’une pop s’épiçant de psychédélisme.

En 1968 les grands noms du mouvement musical sortaient un album collectif, Tropicalia, qui fera date. Gilberto Gil, Caetano Veloso, Gal Costa, Tom Zé, Os Mutantes et Nara Leao en étaient les prestigieux signataires. Morceaux qui allaient marquer au fer rouge la partition brésilienne. Point d’orgue du mouvement, véritable manifeste de cette envie de révolution musicale et sociale, ce qui est étonnant c’est que l’album est sorti en 1968 en pleine dictature militaire, myopie d’une censure usée, incapable de toute vision.

On doit la réédition de l’album au label Soul Jazz Records qui nous avait déjà gratifié d’une excellente compilation sur le tropicalisme. Un disque incontournable tant pour la musique que l’histoire brésilienne.

Tropilcalia (1968-2013, Soul Jazz Records)

Gilberto Gil “Bat Macumba” (feat Gal Costa, Caetano Veloso, Os Mutantes)

Caetano Veloso “Enquanto Seu Lobo Nao Vem” (feat Gal Costa, Rita)

Os Mutantes “Panis Et Circensis”

Gilberto Gil “Parque Industrial” (Tom Zé, Gal Costa, Caetano Veloso, Os Mutantes)

Un document assez exceptionnel, Os Mutantes en live sur la télévision française en 1969, reprenant deux des titres: Bat Macumba ainsi que Panis Et Circensis.