Biberonné au classique dans son enfance, il fera même le conservatoire de Paris, le musicien Lalo Schifrin trouvera dans le jazz et les musiques de film les terrains de jeu pour déployer tout son talent de compositeur et arrangeur. Pour le jazz cela commença avec les 78 tours de Charlie Parker ou Thelonious Monk acheté en contrebande dans une Argentine sous la dictature de Peron, avant de se poursuivre aux Etats-Unis comme pianiste et arrangeur de Dizzy Gillespie. Leur collaboration trouvant un ultime éclat sur l’album Free Ride.

Mais c’est le compositeur de BO qui rencontra le succès qu’on lui connaît. Une aventure commencée avec un film français, Les Félins de René Clément, et qui se poursuivra avec quelques fabuleuses partitions dont certaines resteront dans les mémoires: The Cincinnati Kid, Mission Impossible, Mannix, Cool Hand Luke, The President’s Analyst, Bullitt, Opération Dragon, La Planète des Singes… Des BO a redécouvrir pour leur thème principal bien sûr, mais surtout pour tous ces thèmes secondaires méconnus qui se révèlent de véritables pépites.

Un oeuvre et un succès cinématographique qui aura occulté une autre facette du musicien, celle du musicien solo, produisant quelques superbes album allant des influences brésiliennes sur Piano Strings and Bossa Nova, au groove psychédélique de There’s a Whole Lalo Schifrin Goin’ On.

Un foisonnement de sons entre BO et albums solo, de la lumières des succès à l’ombre des oeuvres oubliées, que parcourt l’excellent coffret The Sound Of Lalo Schifrin produit par Stéphane Lerouge. On lui doit notamment les superbes coffrets Le Cinéma de Serge Gainsbourg ou The Sound of Quincy Jones (chronique à venir!).

The Sound Of Lalo Schifrin (2016, Decca Records)

“The Getaway” (1968, un thème secondaire extrait de Mission Impossible)

“The School Bus” (1971, extrait du film Dirty Harry)

“Agnus Dei” (1971, extrait de l’album Rock Requiem)

“Just Call Me Love Bird” (1964, extrait de l’album In The Name Of Love avec Peggy Lee)